Évolution des bus de communication dans l'industrie automobile

Evolution of communication buses in the automotive industry

L'automobile moderne n'est plus une simple machine ; c'est un écosystème numérique complexe qui comprend des dizaines de calculateurs (ECU) interconnectés. Chacun de ces boîtiers est responsable du contrôle et de la surveillance de systèmes spécifiques du véhicule, des performances du moteur et du freinage à l'infodivertissement et à la climatisation. Avec la complexité croissante de la technologie automobile, une communication robuste et efficace entre les calculateurs est devenue essentielle. C'est là que les systèmes de bus automobiles et les protocoles de communication entrent en jeu.

Le rôle des calculateurs et des systèmes de bus

Au cœur de cet écosystème se trouve une variété de calculateurs, chacun ayant une adresse physique et une fonction spécifique. Ces boîtiers interagissent par l'intermédiaire de réseaux embarqués utilisant des protocoles de communication tels que CAN (Controller Area Network), LIN (Local Interconnect Network), FlexRay, K-Line et Ethernet (ENET). Les calculateurs sont conçus non seulement pour commander et contrôler les systèmes qui leur sont attribués, mais aussi pour surveiller les performances des composants et détecter les anomalies au cours du temps.

Pour coordonner cette activité, les systèmes de bus automobiles agissent comme des autoroutes numériques, facilitant l'échange de données en temps réel entre les différentes ECUs. Ces systèmes comprennent :

  • Bus de données : transfert les données en tant que telles.
  • Bus d'adresses : transporte les informations sur l'endroit où les données doivent être envoyées.
  • Bus de commande : gère les signaux de commande et la synchronisation.

Principaux protocoles de communication dans les véhicules

CAN (Controller Area Network)

Développé par Bosch au début des années 1990, le protocole CAN a révolutionné les communications embarquées dans le secteur automobile. Il permet à plusieurs calculateurs de communiquer directement sans intermédiaire central. Sa robustesse, sa simplicité et sa tolérance aux pannes en ont fait le pilier des réseaux automobiles modernes. Fonctionnant sur un système à double fil (CAN_H et CAN_L), il transmet les données de manière différentielle, ce qui améliore la fiabilité et la résistance aux interférences. Ses identificateurs standard de 11 bits et ses identificateurs étendus de 29 bits permettent un arbitrage efficace des messages, garantissant que les messages prioritaires sont livrés en premier.

Unified Diagnostic Services (UDS) est un protocole de communication qui s'appuie sur CAN pour offrir un moyen normalisé d'accéder aux données de diagnostic et de configuration pour différentes marques et différents modèles. L'UDS permet d'offrir une série de services tels que l'identification de l'ECU, le contrôle des données, les tests des systèmes de commande et les mises à jour des firmwares, tout en garantissant l'intégrité des données grâce à des protocoles d'encryptage et d'authentification.

LIN (réseau local d'interconnexion)

Le protocole LIN est utilisé pour des applications plus simples et plus lentes telles que les commandes de fenêtres et l'éclairage intérieur. Il fonctionne sur un seul fil et est très rentable. La conception du LIN minimise les frais généraux de mise en œuvre, ce qui le rend idéal pour les modules de contrôle basiques.

FlexRay

FlexRay offre des capacités de communication à grande vitesse et résistante aux perturbations, ce qui le rend adapté aux systèmes de sécurité critiques tels que les systèmes de freinage ou de conduite à commande électronique. Bien qu'il soit plus cher que le CAN, ses performances déterministes et sa redondance à deux canaux lui confèrent un avantage pour les applications automobiles haut de gamme.

K-Line

Protocole plus ancien, K-Line est une norme de communication monofilaire utilisée principalement pour les diagnostics. Bien qu'il soit plus lent que le CAN et largement abandonné dans les véhicules récents, il reste très répandu dans les anciens systèmes et les outils de diagnostic spécialisés.

ENET (Ethernet automobile)

À mesure que les véhicules adoptent des systèmes avancés d'aide à la conduite (ADAS), le traitement vidéo en temps réel et les mises à jour OTA (over-the-air), l'Ethernet s'impose comme la nouvelle norme. Avec des vitesses atteignant le gigabit par seconde, il prend en charge les applications à large bande passance et est compatible avec les architectures modernes axées sur les services. Des protocoles tels que DoIP (Diagnostics over Internet Protocol) s'appuient sur Ethernet pour faciliter les diagnostics avancés et les mises à jour des microprogrammes.

Secure Gateway : SGW

L'augmentation de la connectivité s'accompagne aussi d'une plus grande vulnérabilité. Les systèmes de Secure Gateway (SGW) servent de barrière au sein des réseaux de véhicules, contrôlant l'accès entre les calculateurs et garantissant que seuls les outils authentifiés peuvent effectuer des programmations ou des diagnostics. Les systèmes de Secure Gateway ont souvent leur propre calculateur dédié, qui est responsable des fonctions liées à la sécurité.

Ethernet contre CAN : une nouvelle ère

Au fur et à mesure de l'évolution de la demande automobile, les limites du CAN sont devenues évidentes. Même avec des améliorations telles que CAN-FD (jusqu'à 8 Mbps) et CAN-XL (jusqu'à 20 Mbps), la bande passante nécessaire aux applications modernes n'est pas suffisante.

Ethernet comble cette lacune en prenant en charge les fonctions à grand volume de données telles que l'alimentation des caméras, l'intégration des radars et de LIDAR. Introduit pour la première fois dans les systèmes DoIP (Diagnostic over Internet Protocol), Ethernet est rapidement devenu une solution courante. Il offre des avantages en termes de vitesse, de normalisation et de scalabilité. Cependant, l'Ethernet introduit également une plus grande complexité, un coût plus élevé et des problèmes de compatibilité électromagnétique.

Architectures hybrides : La coexistence des protocoles

Plutôt que de remplacer totalement le CAN, l'industrie s'oriente vers des architectures hybrides. Ethernet gère les transferts de données à grande vitesse et à haut volume, tandis que CAN reste indispensable pour les applications de contrôle en temps réel à faible vitesse. LIN, quant à lui, continue de servir les systèmes peu coûteux et non critiques.

Cette architecture à plusieurs couches garantit des performances, une rentabilité et une sécurité optimale. Par exemple, un système avancé d'aide à la conduite peut utiliser Ethernet pour la fusion des données des capteurs, CAN pour la gestion du moteur et LIN pour la commande de l'habitacle.

Le rôle d'AutoTuner dans cet écosystème en évolution

Chez AutoTuner, nous considérons cette transformation à la fois comme un défi et comme une opportunité. Avec plus de calculateurs et divers protocoles de communication, la tâche de lecture, d'interprétation et de réécriture des données du calculateur est devenue plus complexe. L'Ethernet, bien que puissant, introduit une redondance et une complexité qui peuvent obscurcir l'optimisation des performances.

Notre outil est conçu pour s'adapter à ce nouvel environnement. Nous avons investi dans le décodage des complexités des systèmes de communication hybrides, assurant la compatibilité entre les plateformes. Notre équipe est équipée pour tout gérer, des simples modules basés sur LIN aux systèmes ENET à large bande passante, en veillant à ce que la programmation et les diagnostics restent fluides et efficaces.

Alors que les systèmes SGW renforcent la sécurité, AutoTuner garde une longueur d'avance en intégrant dans son outil les derniers workflows d'autorisation, les dernières techniques de cryptage et les protocoles spécifiques des constructeurs.

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